Jeudi Saint : le confinement ou Dieu dans nos maisons (aussi…)

Les repas sont essentiels à notre vie : Jésus a fait du repas des noces l’une des paraboles du Royaume ! :

 

Par la nourriture : ce que nous mangeons a été cultivé, préparé : il est don de la terre et du travail des hommes. Nous avons reçu personnellement la vie de nos parents, et cette vie nous la recevons à chaque instant : notre vie est DON de Dieu. La nourriture nous rend ce don concret, source de vie, de plaisir et partagé par tous ceux qui sont autour de la table. Elle nous met symboliquement en contact avec le Père, source de ce don. Le bénédicité nous en contact, par la prière et l’action de grâce, avec ce don primordial en nous tournant vers le Créateur.

            Par les échanges : un repas sans paroles échangées, sans éclats de rires devient vite sans saveur.

            Par le partage et l’attention aux autres : la table a été mise avec gout ; on ne commence pas tant que tous ne sont pas servis ; on se préoccupe du désir des autres (combien d’enfants finissent le dessert… même si les adultes en auraient bien repris aussi) etc.

Cette Loi du Don qui nous structure, comme le dit le psychologue et théologien JC Sagne, se manifeste particulièrement dans ces repas familiaux, entre amis… Dans l’Eucharistie, Jésus l’accomplit et la transfigure : il Se donne comme la nourriture qui demeure en vie éternelle (Jn6, 27).

 

Les évêques nous proposent de vivre le repas du soir du jeudi saint dans la lumière du repas pascal où Jésus s’est livré pour le salut du monde dans l’eucharistie et le lavement des pieds. Ce 9 avril 2020, le Christ veut nous libérer de nos blocages, de nos morts intérieures, de nos péchés et nous entraîner dans sa Résurrection à Pâque. Faisons de nos maisons, ce lieu où le Christ va se donner à nous !! « là où 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis avec eux. » Mt18,20

Vous trouverez une proposition en document joint :

La prière est centrée sur le repas du soir : repas festif si possible rythmé par des lectures et des chants. Attention, ce repas doit aussi être joyeux : on peut y rire, se rappeler des moments forts de nos vies, évoquer les baptêmes, mariages, déménagements… bref un vrai repas festif. Dieu est dans tous nos échanges, pas que dans le silence !!

Des lectures, des chants sont proposés : mais n’hésitez pas à adapter en fonction de vos goûts personnels et familiaux !!! Ce déroulement permet justement des adaptations.

S’il y a moyen, que chacun (s’il est volontaire !!)

  • participe à la préparation (décoration, choix d’1 chant, cuisine..).
  • dans le déroulement : lecture, chant…

 

Je laisse la parole au P Christian de Chergé, martyr de Tibhirine: « si Jésus  dit sur le pain, ceci est mon CORPS, s’il dit sur le vin : ceci et mon SANG, c’est parce qu’il le disait aussi sur nos pieds, quand il les tenait entre ses mains : tu es mon corps, mon sang, chair de ma chair. Entre ses mains, tout ne fait plus qu’un » (jeudi saint 1990 ).

En Jésus, tout dans nos vies est appelé à ne faire qu’un : vie familiale, travail, loisir, prière, etc. le Christ transfigure chaque seconde et lui donne une profondeur infinie, la fait devenir éternelle … si nous le voulons.

Et pour ceux qui ne pourrons pas vivre ce repas « pascal » en famille parce que les autres membres ne partagent pas leur foi ?  Chacun fera comme il pourra !!! à Gethsémani, les 11 apôtres n’ont pas accompagné Jésus dans sa prière !!!! ils se sont rattrapés plus tard !!  Ce jeudi saint, vous pourrez, vous, faire mieux que les 11 en vous trouvant des moments de prière avec le Christ dans le secret de votre cœur, en vivant la charité fraternelle, en l’unissant de tout votre cœur à celle du Christ… « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » Jn15, 13

Bon triduum pascal, GRANDE UNION DE PRIERE,                       P Pierre