Témoignage – Pèlerinage des mères de famille Drôme Sud

             Témoignage de la tendresse de Dieu pour chacun de nous à travers l’épreuve.

                        Samedi 12 juin 2021 Pèlerinage des mères de famille Drôme Sud

 

Bonsoir, je m’appelle Isabelle Shearn. J’habite Saint Paul 3 Châteaux. J’ai 60 ans. Je suis mariée à Frédéric et nous avons 3 enfants de 20 à 25 ans. Je suis ici ce soir pour célébrer avec vous la tendresse de Dieu dans ma vie.

Il y a un peu plus de 2 ans, en novembre 2018, j’ai été hospitalisée pour des métastases osseuses d’un cancer du sein découvert en 2007. A l’époque j’avais refusé la chimiothérapie car j’avais trop peur des effets secondaires. En 2016, il y a eu une métastase sur une vertèbre lombaire et on a du m’opérer.  Mais cette fois ci, les lésions osseuses étaient si nombreuses qu’on ne pouvait même pas les compter. Sur les côtes, la tête, le bassin, les 2 fémurs et surtout les vertèbres. Surtout les vertèbres cervicales qui menaçaient de créer une tétraplégie.

Bref, mon état était plus qu’inquiétant.

J’ai d’abord eu des rayons et puis cette fois j’ai accepté une première chimio qui n’a pas marché. Puis une deuxième qui a formidablement bien marché. Réponse exceptionnelle au traitement, me dit mon cancérologue. Et de fait, je vais vraiment mieux. Alléluia, merci Seigneur ! Je dois ajouter qu’en parallèle j’ai aussi pris des compléments alimentaires pour soutenir le corps.

Pendant toute cette année où j’ai été hospitalisée en hôpital, en clinique ou à la maison, j’ai eu la grâce de ne pas désespérer, de garder confiance dans le Seigneur malgré tout.

Il y a eu des moments plus particuliers où j’ai vraiment senti Sa tendresse pour moi.

Par exemple, je venais d’être hospitalisée à La Timone à Marseille. A peine installée dans ma chambre, quelqu’un frappe. Et je vois entrer le père Tony Haddad. Tony a été prêtre à St Paul et il est maintenant à Marseille. J’étais tellement surprise que je pensais qu’il venait pour ma voisine de chambre ! Mais non il venait pour moi. Une amie de St Paul habitant maintenant en région parisienne, sachant que j’étais hospitalisée à Marseille, avait prévenu Tony qui est aussitôt arrivé. Nous avons prié ensemble et il m’avait même apporté la communion. J’ai vraiment senti la délicatesse et le soutien puissant du Seigneur à travers Laurence et Tony. Oui, vraiment le Seigneur venait me consoler.

J’ai beaucoup reçu aussi à travers ma famille, Fred bien sûr qui a été là dans tous les moments difficiles où je n’arrivai même pas à m’habiller à cause de la douleur. Ma famille, mes amis ont été particulièrement soutenants. Christel par exemple m’a proposé de mettre en place une chaîne de prière pour moi. Quel cadeau ! Le jour où elle l’a mise en place, le chirurgien qui me suivait m’a autorisée à retirer le grand corset cervico-dorso-lombaire que j’avais depuis des mois et dont le premier chirurgien m’avait dit que je devrais le porter à vie ! J’en ai pleuré de bonheur, de libération. Pouvoir enfin bouger, me lever seule, me coucher seule, retrouver de l’autonomie. Quelle résurrection ! Oui, le Seigneur est bon. Ce n’est pas pour toujours que nous sommes dans la peine.

Un moment particulièrement difficile, c’était il y a un an, j’étais hospitalisée à domicile. Fred était sorti voir un spectacle avec une de nos filles. J’étais seule, dans la nuit intérieure la plus noire. Je criais vers Dieu qui ne répondait pas. Je voulais mourir, ma vie me paraissait inutile vide, pleine de souffrance. Elle n’avait plus de sens à mes yeux. Ressentir l’abandon du Père, voilà l’expérience la plus terrible, celle que j’avais toujours redoutée, s’abattait sur moi. Par grâce, Fred qui était rentré, m’a entendu crier et est aussitôt accouru. Il m’a écoutée et apaisée : je n’étais plus seule. Et puis en moi est montée la vision de Jésus crucifié, au moment où il crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Je réalisais que Jésus aussi avait vécu cette sensation terrible de se sentir abandonné du Père. C’était même ma pire crainte. Cela m’a consolée de constater qu’intérieurement non plus je n’étais plus seule.

Un autre moment fort, le médecin de la clinique où j’étais l’an passé, m’a proposé de rencontrer un prêtre. En discutant avec celui-ci, nous avons découvert qu’il connaissait mon dernier frère, Marc pour avoir été curé dans sa paroisse dans le nord de la France. Quel incroyable clin Dieu ! J’étais d’autant plus saisie que ce frère s’est brouillé avec toute la famille depuis des années et que moi-même je l’avais mis sur ma liste noire pour ne plus recevoir ses sms horribles. A travers ce clin d’œil de Dieu, j’ai eu la force, le courage de recontacter mon frère. Nous avons pu échanger cordialement, longuement. Il m’a remercié ensuite. Cela a été une grande libération pour moi, dans mon cœur et jusque dans mon corps. Par la suite lui et sa femme sont même descendus du nord de la France pour me voir à l’hôpital et nous avons pu prier ensemble. Oui, vraiment le Seigneur est à l’œuvre dans nos vies et nous tient constamment dans Sa main puissante.