Pèlerinage en Arles et aux Saintes-Maries-de-la Mer, le lundi 6 juin 2022

Depuis quelques semaines tous les paroissiens avaient été invités à participer au pèlerinage en Arles et aux Saintes- Maries- de- la Mer. Ce lundi de Pentecôte, un car, rempli de pèlerins, accompagnés de Don Claude- Noël, don Hyacinthe et Rémi, prit donc la direction de la Camargue. Quelques voitures l’ accompagnaient. Voyage pour faire connaissance et «se mettre dans l’ ambiance»: chants des Laudes, puis bavardages.  Là- bas, un prêtre- cycliste, tout de blanc vêtu, attendait et rassemblait tout le monde au bord du Rhône.

Nous étions en Arles, ville exceptionnelle dans l’ histoire du christianisme naissant au cœur de l’ empire romain. Nous ne visiterons aucun site romain, mais apercevrons certains monuments proches cependant. Sous l’empereur Constantin, qui fit d’ Arles presqu’une capitale, eut lieu ici le premier concile de l’ histoire en 314. De nombreux saints comme Trophime, Nicaise, Cézaire, Honorat, Hilaire( pas celui de Poitiers!), même notre Restitut, y passèrent. Il y a là un patrimoine chrétien exceptionnel. Notre passage y sera trop court mais riche!

Tout d’ abord, direction l’ église Notre- Dame de La Major où nous posâmes les sacs de pique- nique et satisfîmes quelques besoins. Don Jean- Yves, le curé d’ Arles qui nous accueillit, nous emmena, toujours le vélo à la main, vers les fondations chrétiennes de la Gaule: la primatiale Saint Trophime. Au passage, il nous montra les restes du monastère de femmes fondé par saint Cézaire en 508. Promenade dans la belle ville d’ Arles pour arriver à l’ ancienne cathédrale  dédiée à saint Trophime, premier évêque d’ Arles, envoyé par saint Paul évangéliser la Gaule.Nous visiterons le cloître, moitié roman- moitié gothique , très élégant puis l’ église, romane, bâtie aux 11ème et 12 ème siècles sur un sanctuaire du 5ème siècle. Dans une salle jouxtant le cloître, nous allâmes nous recueillir devant des objets ayant été portés par saint Cézaire au VIème siècle: chaussures, boucle de ceinture en ivoire, pallium, linceul. L’ église s’ ouvre par un portail et un porche remarquables par leurs sculptures romanes sur le thème du Christ- juge, où l’on voit les heureux appelés bien habillés et ceux qui sont nus et déjà léchés par les flammes de l’ enfer!  Un temps de visite et de recueillement et déjà il fallait reprendre le chemin de la Major pour déjeuner. Une grande salle paroissiale nous ouvrit ses portes et autour de grandes tables rondes, on partagea les pique- nique. Un petit coup de balai et retour vers les bus pour prendre la route vers la Méditerranée et ses Saintes- Maries.

La tradition fait débarquer en Camargue quelques proches de Jésus- Christ, chassés de Palestine et partis sur un même bateau: Marie- Madeleine, Marthe, Lazare, Marie- Jacobé et Marie- Salomé( mère des apôtres Jacques et Jean) et de Sarah, leur servante. Saint Cézaire, lui-même, dont on a de nombreux écrits, évoque cette tradition. Cela marque le point de départ de l’ évangélisation en Provence. Sarah est la sainte patronne des gitans et est grandement fêtée les 24 et 25 mai chaque année. Un oratoire est attesté là au VI ème siècle et une première église lui succéda au IX ème siècle et enfin l’ église actuelle au XII ème siècle.Tous bien assis, au frais, dans l’ église- forteresse, percée seulement de quelques meurtrières, nous écoutâmes Don Emmanuel nous exposer cette histoire extraordinaire. En 1448, le bon roi René fit effectuer des fouilles et l’on découvrit les corps des Saintes Maries. Il décida de construire une crypte qui abrite les reliques des saintes et aujourd’ hui une statue représentant sainte Sarah et les milles cierges attestant des prières qui lui sont adressées.

La nef unique, en berceau brisé, est un parfait exemple du style roman provençal.

La messe dite autour de l’autel situé au- dessus de la crypte rassembla dans une même prière les Tricastins, quelques autres visiteurs et l’ Eglise universelle.

Les organisateurs laissèrent à tous le temps de visiter cette merveilleuse église, permettant à certains de monter sur le chemin de ronde et d’admirer le panorama et la mer si proche.

Le retour fut un peu long! Nous étions un lundi de pentecôte! Une heure pour rejoindre Arles puis de petites  routes par  Tarascon, Avignon, Orange et enfin Pierrelatte et Saint- Paul-Trois- Châteaux. Bonne ambiance dans le car où notre cher Rémi enchaîna chants scouts et chansons à boire avec bonne humeur, terminant par un excellent « Merci, chauffeur!».

Après une journée bien remplie, le cœur gonflé de joie,tous sont rentrés « à la maison» prêts à repartir. La prière de ce soir- là fut une louange à Notre Père du Ciel le remerciant de tous ces (ses) dons.

Isabelle Percie du Sert ( Pierrelatte)

Le pèlerinage en images :

https://youtu.be/h8wJ0u-w8mE