Paroisse Saint Marcellin Champagnat en TricastinParoisse de l'Eglise Catholique en Drôme

Chers amis,

Arrivés au terme de ce temps de carême bien particulier, nous allons, en ce dimanche des Rameaux et de la Passion, entrer dans la Semaine Sainte en communion avec l’Église toute entière au cœur d’un monde en proie à la pire crise sanitaire qu’il n’ait connu depuis plus d’un siècle. Le temps qui s’ouvre aujourd’hui devant nous s’inscrit dans une période de confinement, qui, telle une longue « retraite spirituelle » a replacé chacun de nous devant le mystère de la vie en mesurant, individuellement et collectivement, plus que nous ne l’avions sans doute fait jusque-là, la vulnérabilité de nos existences et de celle de nos proches. Véritable « creuset », où rien de ce qui fait nos vies ne fut pas impacté, cette terrible épidémie a éprouvé notre espérance et notre foi et a convoqué notre charité. Ébranlant nos illusoires sentiments de sécurité, nos certitudes, nos rapports sociaux, jusqu’à la manière de vivre notre foi, nous avons dû nous « adapter » à cette situation originale pour la plupart d’entre nous. Parmi les nombreux témoignages et commentaires que je peux lire ou entendre, revient souvent l’idée que rien désormais ne pourra être comme avant. À l’inverse du peuple hébreu qui récriminait contre son Dieu et contre Moïse lors de sa traversée du désert après sa libération de la terre d’esclavage et sa traversée épique de la mer, nombreux sont ceux qui espèrent que ce temps de crise sera l’occasion d’un réveil des consciences pour replacer l’humain, à commencer par les plus fragiles et les plus vulnérables, au centre de la vie sociale. C’est peut-être bien le grand défi qui nous est donné où les disciples du Christ, quelle que soit leur situation, seront appelés. En ces temps bien particuliers, vous avez peut-être, comme moi, relu les textes de la Parole de Dieu et même les oraisons de la messe avec une toute autre attention, en y mesurant l’extraordinaire profondeur de sens.

Souvent, lors de nos célébrations, dans nos prières comme dans nos cantiques, nous en appelons à des cieux nouveaux, à une terre nouvelle, promesse d’un matin de Pâques… puissions-nous ne pas manquer ce « rendez-vous »…

Bonne semaine sainte à vous tous.

J’adresse un salut particulier à tous ceux qui sont touchés par la maladie ou qui vivent ce temps de confinement avec un fort sentiment de solitude. Que le Seigneur reçoive en offrande spirituelle toutes vos intentions de prière et toutes vos actions de charité. Qu’il donne à chacun de discerner ce qu’il peut accomplir de beau et de grand, pour la Gloire de Dieu… et le Salut du Monde.

En union de prières fraternelles.

Père Stéphane-Jacques Ruchon.