Vœux en forme de coup de foudre

C’est l’histoire de Mehdi Djaadi, comédien, converti de l’Islam après une jeunesse mouvementée. Elevé dans une famille pauvre mais solide, il connaît aussi la délinquance et la maison de correction. Un jour, il pousse la porte d’un temple chrétien évangélique. Il est saisi par les paroles du pasteur : « Ce sera l’électrochoc. (…) Jésus sauveur du monde qui nous a racheté de nos péchés, Jésus qui m’aime. J’ai toujours cherché de l’amour. Et surtout je ne me sens pas aimé de Dieu. Je me soumets à Dieu, j’ai peur de Dieu. Quand je lis les Evangiles, c’est Jésus qui me parle. Je prends une gifle d’amour. La radicalité de la vie de Jésus, son amour pour tous, me bouleversent. Je lis, je relis, je rerelis… J’ai un coup de foudre pour Jésus. » Mehdi se fait baptiser, mais sa vie connaît des détours qui l’éloignent de la communauté évangélique. Alors qu’il est en école d’art dramatique, il accompagne un ami à l’abbaye cistercienne de Sept-Fons. Là, il fait une deuxième expérience fondatrice, dans l’Eglise catholique cette fois. « Un soir, je prends mon deuxième coup de foudre, lors d’une adoration ou d’une messe, je ne sais plus. Quand, pour la première fois, je vois l’hostie consacrée, je vois Jésus. Je suis enveloppé de son amour. (…) D’un seul coup, je goûte les mystères de la succession apostolique, de la Vierge Marie, de l’Eglise. » Actuellement marié et lancé dans une carrière d’acteur, il veut témoigner par toute sa vie de l’inestimable trésor qu’il a reçu. Il regrette d’ailleurs que les chrétiens soient parfois si frileux : « Pourquoi s’empêcher de dire qui est le Christ pour nous et qui il peut être pour l’autre ? ».

Que nous souhaiter pour 2022, alors que les difficultés sanitaires, les ombres de notre Eglise et les défis politiques et sociaux assombrissent nos perspectives ? Avoir la grâce de goûter, comme Medhi, l’inestimable trésor dont nous profitons parfois sans nous en rendre compte. Avoir le désir d’en témoigner, simplement. Former une communauté fraternelle dont le Christ soit le centre. Cela fera du bien de nous recentrer sur l’essentiel, ce qui est vraiment en mesure de nous faire vivre, ce qui nous réunit, pour surmonter nos peurs et nos divisions. « En l’an de grâce… » cette formule un brin surannée dit pourtant une vérité : en cette année 2022, la grâce de Dieu ne nous fera pas défaut si nous savons l’accueillir.

Don Claude-Noël Desjoyaux